Organisation du travail et stress, le cercle vicieux

Synthèse des informations présentées à une réunion de l'Union Régionale en présence de psychologues et médecins du travail, du professeur B. Salengro…

L’organisation actuelle des systèmes de travail est depuis les années 90, guidée par des normes de gestion où seuls comptent les résultats, management (très) directif où le point de vue des résultats prime, structure l'organisation, les conditions de production, et standardise la gestion des ressources humaines.

Cela conduit les entreprises, et la société en général à mettre en place un modèle "idéal" d'organisation basé sur une mobilisation optimale des ressources humaines et matérielles, à renforcer la rationalité, la standardisation, la prévisibilité dans les processus opérationnels, enfin à renforcer le contrôle des comportements collectifs et individuels ; ce qui aboutit à une organisation caractérisée par :

  1. les « déterminants temporels », l’individualisation, le contrôle direct, "the right man at the right place", étrange résurgence du 19ème siècle et ses grandes et inhumaines usines de production 
  2. la standardisation des procédés (normes, assurance qualité..) et des résultats mais avec la déconnexion des conditions et des moyens : réduction des moyens pour une même production, décorrélation des objectifs et des moyens pour les atteindre... il faut faire plus avec de moins en moins de moyens, c'est la nouvelle donne...!
  3. le renforcement des procédures qui verrouillent les processus internes,
    la transformation des ressources humaines, des hommes, en variable d'ajustement

Cette organisation dite techno centrée consiste en une nouvelle vision de l'homme comme simple moyen interchangeable de la production ! C'est la négation des rapports sociaux.et la réduction de la seule valeur du travail humain à celle comptable,  c'est l'illusion de l'entreprise comme organisation idéale (discours politiquement correct, sondages internes faussement positifs, fausse bonne image de l'entreprise par sa communication...)

Dans ces nouvelles organisations, on cherche à "faire tomber les résistances", à les "casser"  c'est-à-dire à amener les personnels à la "désistance", par la pratique de la manipulation. Des formations pour y arriver (pratiquées au MEDEF) sont maintenant dispensées dans les grandes écoles !!! Notre individualisme français favorise ce développement, car les personnes ne travaillent pas (ou trop peu) en collectif (pour se défendre mieux), ainsi le syndicalisme ne se développe plus, et les fragiles "attaqués" s'isolent eux-mêmes.

Pour tenter de pallier ces graves dérives, souvent le fait voulu d'États, qui avec les organisations patronales, organisent ces méthodes, il faut une vigilance accrue, repérer les manières de faire, les modes d'organisation… pour mieux les dénoncer. Car au contraire des organisations où l'humain est central, l'homme acteur et le travail activité, où la valeur socioéconomique du travail humain est prise en compte, la logique actuelle produit une intensification du travail, avec une logique de gestion comptable qui impose des régulations génératrices de nouvelles contraintes pour le salarié.

Cette intensification  se manifeste par un retour du temps comme variable économique forte (produire avec la même charge de travail, avec moins de moyens, et plus vite), et surtout par une autonomie fausse puisque caractérisée par la seule responsabilisation du personnel, sans prescription et sans moyens donnés par « l’autorité dirigeante ».

La fuite en avant que  le contexte économique provoque, avec ses contraintes marchandes (rapidité des échanges), de qualité (le client veut plus et mieux) et ses contraintes de temps de plus en plus limité  a pour effet l’accroissement entre autres pathologies, des troubles musculo-squelettiques et des dépressions...

Nos dirigeants ne se posent pas la question de la performance, à terme, de ce système,  et utilisent sans scrupule une « nouvelle » méthode fort efficace pour les aider à se séparer de certains personnels aujourd’hui considérés comme indésirables, méthode qui semblait n’être l’apanage que de quelques grands déséquilibrés et qui s’avère être "l e harcèlement " 

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