Si des interrogations ont été soulevées quant à l'existence d'une réelle surmortalité par suicide parmi des salariés de France Telecom par rapport à la population générale, il apparaît plus facilement démontrable que le nombre d'autolyses commises par les employés de la grande société française a soudain connu en 2009 et surtout 2010 une augmentation par rapport aux années précédentes (alors que la tendance générale était plutôt à la baisse). Ainsi, en 2008, douze suicides et deux tentatives étaient recensés, contre 19 et 15 tentatives en 2009 et 27 suicides et 16 tentatives en 2010. ...
Des salariés plus satisfaits, des suicides moins nombreux
Ces efforts semblent d'ores et déjà avoir porté leurs fruits. Les résultats du baromètre social présenté hier par l'Observatoire du stress mis en place par plusieurs syndicats au sein de l'entreprise révèlent en effet que l'on compte désormais 84 % de salariés de France Télécom à juger que les conditions de travail sont au sein de l'entreprise aussi bonnes voire meilleures que dans d'autres sociétés semblables. Les mécontents étaient deux fois plus nombreux il y a à peine un an. ...
...Si les représentants de France Telecom se sont toujours gardés de commenter les chiffres concernant le nombre de suicides, ne le tenant pas pour un indicateur de la santé sociale, ils observent néanmoins que la situation a significativement évolué. La directrice des ressources humaines commentait hier : « Nous sommes sortis du traumatisme ». Les syndicats eux se montrent sans surprise plus réservés mais notent que les attentes les plus lourdes des salariés ont été entendues.
« Stéphane Richard a arrêté les suppressions massives d'emplois et les mobilités forcées, ce qui a diminué le sentiment d'inutilité sociale au sein du groupe. La seconde raison, c'est qu'on a arrêté la politique de déni » remarque le délégué syndical central CFE-CGC, Sébastien Crozier, cité par Rue 89.
Extrait : JIM - Aurélie Haroche – 16 septembre 2011
