Audience avec Fleur Pellerin le 22 mai 2012

Madame Fleur Pellerin, Ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, a souhaité rencontrer notre organisation le 22 mai dernier, pour connaître sa position et ses attentes sur le devenir de la filière des télécommunications en France (opérateurs, équipementiers et centres d’appel pour l’essentiel, mais aussi le devenir de la loi Hadopi).

 

Notre délégation, constituée de Jean Pierre Forbé, délégué de la CFE-CGC auprès de la branche professionnelle des télécommunications et de Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC/UNSA du groupe France Télécom-Orange, a pu ainsi présenter à Madame la Ministre les menaces sur l’emploi que font peser d’une part les délocalisations d’activités, mais aussi l’absence de régulation pertinente du secteur des télécommunications par l’État français.

 

En France, la filière des télécommunications est menacée, et même déjà partiellement sinistrée. Si rien n’est fait, elle disparaîtra comme à disparu la sidérurgie. C'est à l’État de donner le signal du “tourner la page” (titre du dernier livre de Benoit Hamon, Ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire) et du "redressement productif" (intitulé du Ministère d’Arnaud Montebourg) :

  • les équipements choisis par les opérateurs sont de plus en plus souvent fabriqués à l'étranger (Chine) et les constructeurs français disparaissent (Nortel, Alcatel, Technicolor)
  • les opérateurs délocalisent leurs centres d’appel dans des pays à faible coût de main d’œuvre, au détriment de l’emploi en France, et d’un service client de proximité
  • les opérateurs utilisent des ressources appartenant au patrimoine de la nation (les fréquences hertziennes) sans contrainte de maintien des emplois en France (32 000 emplois perdus en 12 ans chez les opérateurs de télécommunications, sans parler des équipementiers, qui affichent également un bilan très lourd)
  • l’État ne joue pas son rôle de régulateur du secteur.

 

Nous avons rappelé à Madame la Ministre que l’Assemblée Générale des actionnaires du groupe France Télécom Orange du 5 juin 2012 est, pour le gouvernement, l’occasion rêvée de mettre en application les engagements du candidat François Hollande, du candidat à la primaire socialiste Arnaud  Montebourg et du ministre Benoit Hamon : le partage des richesses produites ne doit pas conduire au seul enrichissement de l’actionnaire au détriment des investissements et donc de l’emploi .

 

L’État, propriétaire à 27% du capital de France Télécom-Orange, exige un dividende exorbitant de 1,40 euro, qui oblige chaque année l’entreprise à puiser dans ses réserves pour en assurer le paiement. Si ce montant était versé au titre de l’exercice 2011, France Télécom devrait ainsi débourser 4,4 milliards d’euros, alors que son résultat net est de 3,8 milliards d’euros. Ce dividende, s’il fait de l’action France Télécom l’un des meilleurs rendement du CAC40, a aussi largement contribuer à en faire chuter le cours, qui tourne aujourd'hui autour de 10 euros, ayant perdu 60% de sa valeur depuis 2007.

 

C’est donc à l’État de déclarer, avant le 5 juin 2012, qu’il révise ses exigences en matière de dividende, et qu’il préfère voir le produit de ce groupe servir en priorité les investissements et donc l’avenir du secteur des télécommunications : c'est bien de croissance qu’il s’agit !

 

Nous avons été écoutés par Madame la Ministre et par son conseiller et, nous croyons pouvoir l’affirmer, compris. Mais serons-nous entendus ? Nous l’espérons vivement !

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