Equipements modernes, réseau de transport dense et....mauvaise réputation. Le quartier d'affaires de La Plaine-Saint-Denis attire les plus grandes entreprises, de SFR à la SNCF. Mais face à des salariés qui redoutent le "9-3", les employeurs ont mis en place des mesures de sécurité. Résultat, les cols blancs vivent séparés de la population locale qui ne profite pas à ce boom économique.
Les patrons ont tout entendu. Les hoquets d'effroi, les cris d'indignation, les appels à la résistance et les questions les plus absurdes. " Ils vont nous attaquer !", "On va tous se faire agresser !", " Vous avez pensé à faire renforcer les murs pour empêcher les voitures-béliers de défoncer cet immeuble ?"... Lorsqu'une entreprise annonce à ses salariés qu'elle déménage à La Plaine Saint-Denis dans le 93, la panique peut virer au délire.
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Studios de cinéma et de télévision, agence de publicité, compagnie aérienne, banque, assurance, opérateurs, entreprises publiques... Depuis la construction du Stade de France, en 1998, La Plaine a attiré plus de 50 000 salariés. Au point que les stations deRER sont saturées. Si les entreprises s'y précipitent, attirées par des terrains disponibles à un prix raisonnable près de Paris et par la proximité d'aéroports, elles peinent à vendre la Seine-Saint-Denis à leurs salariés effrayés par les faits divers.
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L'histoire des mésaventures des salariés d'Orange Business Services s'est répandue comme une traînée de poudre. Dans les deux ans qui ont suivie son installlation, en 2009, au pied de la station du RER B, onze collaboratrices ont été agressées."Nous sommes suréquipés en matériel numérique dernier cri, ce qui fait de nous des cibles de choix" affirme Sébastien Crozier, délégué CFE-CGC. A la même époque, plusieurs salariés de Générali, installés à quelques mètres du RER D, ont eux aussi été victimes de vol avec violence. Si l'assureur a alors fait passerune note à ses troupes, Orange a publié un guide de conseil de sécurité qu'il distribue depuis à tous ses salariés.
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"Le taux de présence a chuté, de nombreux salariés choisissent de travailler chez eux", renchérit Sébastien Crozier. Pourtant, depuis deux ans, aucun salarié n'a été agressé. Mais le sentiment d'insécurité a pris le dessus.
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Pierre Quay-Thévenon, vice-président de Plaine commune, chargé du développement économique : " Le quartier est toujours en cours d'aménagement, l'offre commerciale arrive une fois que la clientèle est là. Si noue réussissons à renverser le sentiment d'insécurité et que le contexte s'apaise, les salariés sortiront de leur entreprise et les commerces arriveront- Avec l'image que traîne La Seine-Saint-Denis, ça prend du temps..."
Source extrait : Le Monde Hebdo - 12 octobre 2013 - Louise Couvelaire
Source extrait : Le Monde hebdo
