La confiance, ça se perd ! Les réponses d'Amundi à nos demandes d'une épargne plus responsable
Rédigé par Hélène MARCY le . Publié dans Participation, Intéressement et Actionnariat.
Le 27 mai dernier avait lieu l'AG des actionnaires d'Amundi.
Plusieurs représentants des personnels d'entreprises dont l'épargne salariale est gérée par Amundi s'y sont rendus pour interroger le gestionnaire d'actifs sur son soutien aux énergies fossiles et sur la possibilité de mettre en place des fonds réellement responsables face au changement climatique.
Le replay de l'AG est disponible sur le site institutionnel d'Amundi. Les Q/R démarrent vers 56'
Les réponses sont d'une teneur équivalente à celles données à nos questions écrites : amundi_-_ag_2025_-_reponses_aux_questions_ecritesvf-1.pdf
Globalement, Amundi se dédouane :
- En prétendant ne financer aucun projet, mais seulement "investir l'argent que ses clients lui confient".
Proposer des obligations de certaines entreprises ne constituerait-il pas un financement de l'économie ? - En indiquant, comme le souligne Novethic qui a relayé notre initiative, qu'Amundi ne peut que "financer l'économie telle qu'elle est", déplorant qu'il n'y a pas davantage de projets de transition à financer.
- En renvoyant la responsabilité du choix de fonds proposé aux salariés vers les employeurs et les représentants des salariés.
Notons que chez Orange, les représentants des personnels ne choisissent pas les fonds proposés, c'est l'employeur qui prend les décisions, se contentant de nous les présenter au CSE Central une fois son choix réalisé, sans nous en indiquer les motivations malgré nos demandes. C'est l'une des raisons pour lesquelles la CFE-CGC Orange revendique la négociation d'un accord PEG, qui n'existe pas chez Orange, et qui pourrait notamment définir comment associer les représentants des personnels au choix des fonds proposés aux personnels du Groupe.
Concernant la mise en place de politiques de vote différenciées, permettant au Conseil de surveillance des fonds de formuler leur propre politique de vote, elle n'est envisageable que pour les fonds dédiés à une seule entreprise, Amundi indiquant que c'est impossible pour les fonds multi-entreprises, qui deviennent malheureusement la règle chez Orange.
L'analyse de ces réponses met en évidence une vérité régulièrement énoncée par Jean-Marc Jancovici du Shift Project : il faut une forte pression citoyenne pour modifier le fonctionnement de l'économie et la pousser vers la transition environnementale. C'est pourquoi la CFE-CGC Orange, en lien avec les organisations qui ont participé à cette démarche collective, continuera de s'investir pour mieux faire comprendre à toutes les parties prenantes que c'est dans notre intérêt collectif.