PERCo : Affaire Madoff « Stupeur et tremblements »

Venant se superposer à l’une des plus graves crises financières que nos sociétés aient connues, l’affaire Madoff est révélatrice des dysfonctionnements du capitalisme financier.

Aveuglés par les taux de rentabilité incroyables, voire mirobolants du capital investi, des acteurs, pourtant supposés avertis, se sont naïvement laissés « attraper comme des enfants », et ce malgré de prétendues garanties apportées par les procédures Sarbannes Oxley. Rappelons que ces dernières avaient été instituées suite à l’affaire Enron dans laquelle d’ailleurs le montant perdu par les investisseurs, si considérable qu’il soit, était pourtant inférieur à celui de l’affaire Madoff… En vain !

Après les affaires Enron ou Maxwell (dans les années 90 les salariés de ce groupe ont vu leur patron, pourtant louangé par tout ce que la littérature économique comptait de chantres, dilapider la totalité des 4,5 milliards d’économies placés en vue de leurs retraites) il apparaît, plus que jamais, que les leçons du passé n’ont pas été tirées.

La CFE-CGC/UNSA déplore que les gouvernements et conseillers de tout poils remettent en cause régulièrement le système de retraite par répartition, moteur de la solidarité intergénérationnelle. Le PERCo ne peut être qu’un dispositif additionnel au système de retraite par répartition ; sa vocation est de permettre aux salariés de compenser les baisses attendues de rémunération des pensions de retraite du fait des tendances démographiques, non d'assurer le fondement des retraites. Des dispositifs fiscaux, plus avantageux pour les entreprises que pour les salariés, incitent les entreprises à mettre en place un PERCo : mais encore faut-il que ceux-ci s’inscrivent dans des montages censés et raisonnables, pour prémunir les épargnants des aléas les plus élémentaires alors que l’actualité boursière nous révèle un lot continuel de dérives financières calamiteuses

Ces dérives, la CFE-CGC/UNSA ne cesse de les dénoncer depuis plusieurs années.

Elle réclame que les fonds du PERCo soient investis en obligations de premier rang (ce qui va d'ailleurs de pair avec le soutien à l'économie utile, particulièrement des infrastructures de base) et majoritairement libellées en euros pour limiter le risque de change (mal maîtrisable sur le très long terme). Or en confiant la gestion à Calyon (filiale du Crédit Agricole, un des principaux détendeurs de la dette toujours colossale de France Télécom) la Direction a validé l’acquisition par les salariés de fonds plus ou moins opaques composés de valeurs aux contours incertains dont une partie en devises volatiles.

Le désastre Fortis

Mi-décembre 2008, par une information aux salariés sur l’Intranoo, la Direction déclare que les fonds du PEG et du PERCo ne sont pas impactés par l’affaire Madoff. Quelques jours plus tard (le 18 décembre), l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) indique que si des épargnants français sont touchés par l’affaire Madoff c’est uniquement dans le cas où ils ont investis dans des fonds luxembourgeois ou irlandais…

Or, précisément, le PERCo est composé pour le quart d’un fond Fortis luxembourgeois… le même jour Fortis annonce que les fonds qu’elle gère sont impactés à hauteur d’une perte d’un milliard d’euros… Depuis silence radio du coté de la Direction… Quand on regarde attentivement on s’aperçoit que le fond Fortis du PERCo est composé à hauteur de 40% d’actifs américains…

Nous voulons la vérité

Il est légitime de se poser la question de savoir si le PERCo a été ou non atteint par l’affaire Madoff. La Direction se doit de nous dire la vérité !

Il est de toute façon assuré que cela sera masqué par les pertes encore plus importantes sur les marchés des actions (CAC 40 : -42% en 2008, Dow Jones : - 38%) rendant plus forte l’exigence de la CFE-CGC/UNSA d’une gestion transparente et sécurisée pour ce qui constitue une épargne complémentaire de salariés voulant préparer leur retraite.

Pour le PERCo, en effet le placement le plus basique en obligations d’État (ou de collectivités locales bien gérées), avec l’abondement de l’entreprise, est encore ce qui garantit le meilleur placement qui existe sur la place du marché.

Enfin, la CFE-CGC/UNSA exige la renégociation des conventions passées avec Calyon dont les frais de commissions largement trop élevés laminent l’épargne des salariés.

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