Evaluation et mise en concurrence : hostilité et solitude

Orange nous parle toujours de coopération mais a t-on les conditions de cet objectif ?

La coopération sous-entend un travail collectif réussi, une entente entre chacun des individus créant ce collectif, réussir ainsi un travail commun pour le bonheur de tous. Utopie aujourd'hui ?

Ces réflexions sont portées aussi par Christophe Dejours, le célèbre psychiatre spécialisé en souffrance au travail qui récemment s'entretenait sur France Culture.

Aujourd'hui nous sommes tous impliqués dans un système très contrôlé de l'activité de chacun, jusqu'au contrôle (presque) heure par heure de tout un chacun : c'est une spécialité française, le haut management ne fait pas confiance en ses salariés, il pense que les français sont des fainéants. Ce système passe d'abord par l'ordinateur, qui enregistre tout, qui devient la boite noire de notre activité. Cela passe ensuite par les tableaux de bord que notre manager de proximité nous impose de remplir. Ils se multiplient et on y passe beaucoup de temps et de stress.

Le manager de proximité est devenu un manager gestionnaire, il est choisi pour être un spécialiste des tableaux de chiffres et de leur suivi, il n'est pas du tout choisi pour la connaissance des métiers de ses subordonnés. Lors de l'entretien individuel il fixe avec chacun de ses subordonnés un objectif de performance, fait avant tout d'objectifs quantitatifs individuels à atteindre. Vous vous trouvez seul responsable d'objectifs, qu'on vous a généralement imposés, et seul face à votre manager qui vous les a fixés et qui suivra votre performance. Bien entendu vous êtes placés en concurrence de réussite, face à vos collègues sur le même métier. On n'a donc plus intérêt à ce que les autres réussissent, car on risquerait d'être mis en danger, en précarité potentielle. Tous les coups bas sont ainsi possibles : il faut apprendre à marcher sur les pieds de l'autre.

Avant c'était le succès de l'équipe qui était valorisé, tous étaient récompensés équitablement. On participait à une oeuvre collective, une oeuvre de vraie coopération. Si on avait des problèmes, si on faisait des erreurs, le collectif nous aidait et nous soutenait.

Ces nouveaux modes de contrôle et de mise en concurrence ont cassé le collectif, ont cassé les (vraies) coopérations, ont aussi cassé les modes de contestation : ainsi les salariés se taisent et encaissent sans rien dire, sinon le système se retourne contre eux, on peut aussi devenir le bouc émissaire de son équipe.

Tout cela profite évidemment aux directions d'entreprise, les salariés moutons.

Ainsii le contexte créé est celui d'une hostilité continue potentielle entre chacun, qui brade la qualité du travail au profit de la quantité, qui est source de solitude et de malaise, et de beaucoup de souffrance pour certains.

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