À la recherche de la performance perdue
Rédigé par Hélène MARCY le . Publié dans Participation, Intéressement et Actionnariat.

Le conseil de surveillance du PERCOL, où siègent 6 représentants des personnels, dont 2 CFE-CGC Orange, a pour mission - comme le prévoit l’Article L214-164 du Code monétaire et financier - d’examiner la gestion financière, administrative et comptable des 3 fonds Amundi présents dans le PERCOL d’Orange (Actions Euros Monde, Obligations Euro Monde, Monétaire Euro), et la gestion pilotée qui s’appuie sur ces trois fonds.
Les 3 fonds Amundi du PERCOL sous-performent
Les représentants CFE-CGC Orange s’assurent notamment que les fonds remplissent les objectifs définis en termes de performance, à savoir en principe battre leurs indices de références. Malheureusement, depuis au moins 9 mois, ces trois fonds sous-performent, et Amundi ne propose pour le moment aucune solution pour corriger le tir. Lors du Conseil de surveillance de septembre dernier, les représentants CFE-CGC Orange ont exprimé leur préoccupation, et demandé qu’il y soit remédié dans les meilleurs délais : un premier coup de semonce, dont nous allons suivre attentivement les effets, quitte à revenir à la charge si nécessaire.
Des frais comme s’il en pleuvait
L’audit qui avait été demandé par la CFE-CGC Orange sur le PERCOL et l’analyse des comptes laissent apparaître des frais particulièrement élevés, qui impactent la performance financière du PERCOL pour les salariés. Rappelons qu’à l’inverse du PEG, dont tous les frais sont pris en charge par l’employeur, pour le PERCOL, les frais de gestion et de transaction (hors la tenue de compte payée par l’employeur) sont à la charge des fonds. S’ils n’apparaissent pas en tant que frais lors de vos arbitrages ou demandes de remboursement, mentionnés comme « gratuits » dans la fiche tarifaire d’Amundi (à retrouver dans le Menu Services + > Mon Profil, tout en bas du menu), ils sont en réalité mutualisés dans les fonds, dont ils diminuent le rendement pour les épargnants.
Le PERCOL représente environ 30% des encours (valeur en euros de l’épargne des personnels) de l’épargne salariale d’Orange, mais quasiment 75% des frais de gestion et de transaction. Les proportions sont inverses pour le PEG.
Amundi a tenté d’éluder une présentation détaillée desdits frais, prétendant à des difficultés techniques. La CFE-CGC Orange, avec l’appui de tout le Conseil de surveillance, a demandé cette présentation sous format Excel à chaque Conseil. Notre objectif commun étant bien sûr de les renégocier à la baisse.
Stupeur : le PERCOL d’Orange finance… Altice !
L’analyse de l’inventaire des actifs du fonds Obligations Euro Monde laisse apparaître qu’il contient un nombre conséquent de titres Altice, maison mère de SFR, dont la dette est actuellement en cours de restructuration. Cela pourra avoir un impact majeur sur ce fonds, qu’Amundi n’a pas été en mesure de chiffrer pour le moment. Les représentants CFE-CGC Orange ont demandé un examen approfondi de la situation et des actions correctrices pour protéger l’épargne des personnels du Groupe Orange dans le PERCOL.
Rationaliser le fonds Monétaire Euro
Le fonds Monétaire Euro, comporte actuellement 3 fonds sous-jacents, en théorie pour aller chercher une performance qui n’est pas au rendez-vous, tandis que la multiplication des fonds multiplie aussi… les frais. Nous avons donc demandé qu’il n’y ait plus qu’un seul fonds. Le réceptacle potentiel doit nous être présenté courant octobre.
Une question reste posée : pourquoi confier le monétaire à Amundi, en sous performance chronique, alors que des fonds moins chers et plus performants existent sur le marché ? Il est temps de prospecter d’autres acteurs et de ne plus laisser le monopole de gestion de notre épargne retraite à un acteur unique qui ne nous offre pas le meilleur.
Injection de titres non cotés dans le PERCOL
La Loi dite « industrie verte » impose, à partir de mi-2026, l’introduction de titres non cotés (aussi appelés « private equity ») dans les PERCOL pilotés. Cela engendre un fort afflux de capitaux sur un marché restreint comportant peu d‘actifs de qualité, et beaucoup d’actifs surendettés : le risque de mauvais investissements est réel. Le Conseil de surveillance doit donc être extrêmement vigilant. La CFE CGC Orange préconise une gouvernance active et spécifique pour ces investissements. Amundi propose son nouveau fonds « Prima », qui s’appuie sur des fonds de fonds sur lesquels nous n’avons aucun contrôle, et qui n’a aucun historique de performance permettant d’évaluer la pertinence d’un tel choix. En outre, Amundi n’a aucune expérience sur ce marché très spécifique. La Direction argue qu’elle n’a pas le temps de faire un appel d’offres. La CFE-CGC Orange, après une bataille de haute lutte, a réussi à obtenir que d’autres fonds spécialisés dans le “private equity” soient présentés au Conseil de surveillance du PERCOL afin de permettre un choix éclairé. Nous prospectons auprès des banques pour identifier des fonds candidats. Les premières réponses sont très positives et nous nous battrons pour lancer un appel d’offres. Nous ne manquerons pas de vous ternir informés des résultats de cette consultation.
Extrait de la Lettre de l'Épargne et de l'Actionnariat salariés #3/2025



