Dinootoo : accélérateur ou piège ? La CFE-CGC tire la sonnette d'alarme
Rédigé par CIT Numérique le . Publié dans Numérique.
Présentée comme un outil de test d'IA générative, la plateforme Dinootoo s'accompagne de conditions d'utilisation strictes. La CFE-CGC Orange appelle à une clarification des règles et à des garanties pour les personnels.
Un outil expérimental aux capacités limitées
Dinootoo, proposé par la Direction, permet "d'explorer l'IA générative sur des tâches procédurales simples" : traductions, résumés, réponses à des questions générales ou de codage, création d'images et vidéos, interrogation de fichiers (PDF, Word, PowerPoint, et bientôt Excel).
La plateforme donne accès à plusieurs modèles d'IA issus de grands acteurs du secteur (tels les généralistes ChatGPT et Gemini, ainsi que d'autres spécialisés en codage informatique comme Sonnet), à l'exception du français Mistral. Elle offre un stockage utilisateur de 200 Mo et 50 fichiers qu'elle supprime automatiquement après 30 jours d'inutilisation. Les performances et la conservation des tests ne sont pas garanties.
Des conditions générales d'utilisation (CGU) strictes
Selon les CGU de Dinootoo :
- L'usage doit être exclusivement professionnel, interne et à des fins de test.
- L'utilisateur est responsable des résultats générés.
- Toute réponse partagée de Dinootoo doit porter la mention "produite par IA".
- Ces CGU évoluent dans le temps, il convient de les relire souvent.
Données interdites et flou juridique
Certaines fonctions, comme la création d'images pour communication interne ou externe, sont réservées à des profils spécifiques (graphistes, directeurs artistiques, agences mandatées). Mais en pratique, intégrer une image générée à une présentation interne constitue une violation des CGU.
Les CGU interdisent notamment de faire traiter :
- Des données dont les droits ne sont pas détenus par Orange,
- Des photos de personnes, images ou vidéos issues d'Internet,
- Des communications internes ou externes, des noms d'artistes/auteurs, ou des marques.
Les règles sur le traitement des données personnelles ont évolué d'une interdiction stricte à un texte plus ouvert à interprétation.
La CFE-CGC estime que ce flou peut exposer un utilisateur à un risque de non-conformité sans qu'il en soit conscient.
Au-delà des aspects techniques
L'usage de Dinootoo implique de vérifier systématiquement l'exactitude des résultats, ce qui peut être plus chronophage qu'une recherche classique !
La CFE-CGC estime également qu'il est impératif que la responsabilité d'un mauvais usage de l'IA incombe à l'employeur, et non au salarié.
Les demandes de la CFE-CGC Orange
- Négociation d'accords spécifiques au CSE pour tout outil d'Intelligence Artificielle.
- Garanties de l'absence d'impact négatif sur la santé et l'emploi.
- Adaptation des CGU pour éviter toute situation d'injonction paradoxale.
