Licenciements en Europe ?

Chronique d’une mort annoncée ou neuvième projet?

Le Comité Groupe Européen s'est réuni à Londres du 20 au 22 novembre 2012, sous la présidence successive de Bruno Mettling et Carole Froucht. L’ordre du jour a porté sur la présentation de la stratégie en Europe, sur le programme de transformation / mutualisation en Europe (Sirius), sur l’expertise de l’extension internationale du projet NOVA +, sur un point d’étape concernant l’avancement du projet Sprite, sur la présentation de plan d’actions en Pologne suite au résultat du questionnaire stress européen, sur les résultats du baromètre social international et s’est clôturé par le renouvellement du bureau et l’élection du nouveau secrétaire.

La présentation de la stratégie en Europe et du projet SIRIUS sont les deux thèmes majeurs de cette rencontre. L’amélioration du modèle économique et industriel de France Télécom va, à très court terme, lourdement peser sur le personnel Européen et sur les activités en France. De nombreux collègues du SI en France sont d’ores et déjà mobilisés pour étudier la faisabilité et l’implémentation de ces projets.

On entrevoit lors des présentations que le futur plan triennal 2015-2018 aura pour ambition de transformer France Télécom en opérateur téléphonique principal sur toute l'Europe. Pour tenir cet objectif ambitieux la direction détaille quatre axes stratégiques dans lesquels apparaissent la déclinaison du projet Chrysalid et du projet Sirius qui ne sont pas neutres en termes d'emplois. Concernant la feuille de route, elle a été établie collectivement par l'ensemble des représentants des pays d'Europe, plusieurs PDG et directeurs ont collaboré à sa création. Seize initiatives ont été identifiées et huit sont jugées prioritaires pour mise en œuvre à très court terme.

Quatre projets vont avoir un impact significatif sur les ressources humaines, impact non détaillé à ce stade. Deux projets concernent le réseau et deux concernent le marketing.

Pour ce qui est du réseau le premier projet traite de l’harmonisation par mutualisation interne de la supervision de réseaux (réduction des OPEX et CAPEX par regroupement dans 2 ou 3 centres d’expertise européens). Le second projet concerne la mise en commun de la maintenance sur site par l’harmonisation des politiques d’externalisation au sein des organisations (externalisation du réseau européen).

Pour la partie marketing le premier projet concerne le machine to machine (M2M). Il s'agit de répondre à l’augmentation des offres internationales dans ce domaine et regrouper les forces commerciales tout en harmonisant les solutions techniques. Le second projet marketing concerne les ventes en gros avec un projet de consolidation permettant de réduire les coûts externes.

Il faut encore signaler dans la liste des projets avec impact probable sur l’emploi, un projet dans le système d’information (transformation des centres de données européens en mutualisant les coûts d’exploitation, plusieurs scénarios sont à l’étude) et dans la Supply Chain (méthodologie d’amélioration et de compensation inter-stocks avec centralisation du nombre d’entrepôts).

Le programme Sirius est annoncé comme recherchant les meilleures façons d'exploiter des avantages d'échelle afin d'augmenter l'efficacité fonctionnelle d'Orange et trouver de nouvelles sources de recettes en Europe, ce programme est conçu par et pour les pays ce qui est une première. En termes de calendrier les projets réseaux et marketing sont actuellement en phase d’étude et seront lancés (après validation par la direction et présentation aux instances représentatives du personnel) au cours du troisième trimestre 2013, les projets IT et Supply Chain seront lancés dans le dernier trimestre 2013.

Concernant l’expertise NOVA+, nous attendons le dossier final qui devrait corriger les imperfections de la présentation. L’objectif initial - simple demande d’analyse d’impact – n’est pas réalisé dans cette étude et le personnel a eu beaucoup de mal à s’y retrouver.

Autre point traité lors du comité, l’avancement du projet Sprite. Pour mémoire ce projet concerne l’externalisation de l’activité facturation et support à CS&O (FT/ SCE/ EQUANT/ CUSTOMER SERVICES AND OPERATIONS) avec licenciement d’environ 50 personnes basées en Irlande. L’élu nous fait part des remontées terrains et nos craintes - annoncées lors du CGE de mars - se sont réalisées car les dysfonctionnements sont au rendez vous (problèmes de formation, de logistique, le prestataire qui devait sous traiter est incapable d’assurer la charge et doit lui-même sous-traiter) et – cerise sur le gâteau - le recouvrement des factures est en retard. Nous rappelons nos conclusions de mars sur ce dossier « c'est un projet uniquement basé sur une coupe sombre dans les effectifs avec une prise de risques inconsidérée et une mise en danger de notre capacité de collecte de valeur ».

Le dossier Polonais relatif aux plans d'action suite au questionnaire d'évaluation du stress laisse un goût amer aux représentants locaux. Ils rappellent que la suppression de 1200 postes engagée par la direction ne peut être effacée par une amélioration de l’environnement de travail ou la personnalisation des formations. L’incertitude pesant sur les emplois reste la préoccupation majeure des salariés.

La présentation du baromètre social international amènera essentiellement des questions sur les échelles de valeur utilisées et la nature des rapports entre les différents sondages lancés dans les mêmes périodes.

Le renouvellement du secrétaire et du bureau s’est fait dans la continuité du précédent mandat sauf pour le poste de secrétaire adjoint attribué à l’Espagne. Notre proposition (en préparatoire et par délégation) d’entrer au bureau ayant été écarté par les autres organisations syndicales françaises.

Dans les questions diverses, suite à la demande par la CFE-CGC/UNSA d'ouverture de négociations concernant la révision ou renégociation de l'accord relatif au Comité Groupe Europe afin d’améliorer le droit à l'information et à la consultation des travailleurs, demande reprise par un second pays, un débat s’est ouvert entre les élus. Les élus demandent à la direction d’inviter un expert juridique pour les éclairer sur cette question lors du prochain CGE de mars 2013. Réponse sera faite en différé aux élus

Pour conclure, la CFE-CGC/UNSA s’inquiète de la diminution annoncée des effectifs en Europe et d’un impact certains sur l’activité en France. Nous nous inquiétons également – le dossier Sprite illustre bien cela – de la baisse annoncée de la qualité de nos prestations et de la dégradation de notre image auprès des clients. La CFE-CGC/UNSA souhaite que cette « chronique d’une mort annoncée » soit l’occasion – contrairement au roman éponyme- d’éviter à tout prix un acte si prévisible : les licenciements en Europe.

Comme l’indiquait le DRH Groupe, « notre niveau de rentabilité ne doit pas nous interdire de nous adapter », certes mais il ne doit pas nous interdire non plus d’innover dans le social et d’anticiper. C’est pour cela que notre organisation syndicale plaide pour un neuvième projet prioritaire qui offrirait au personnel européen toute latitude pour rester dans le groupe et lui ferait bénéficier de parcours pour s’adapter aux nouveaux besoins qui émergent déjà. Ne peut-on réunir ces mêmes directeurs européens pour le neuvième projet ?

Vous pouvez contacter vos élus pour plus de précisions sur les sujets traités lors du dernier CGE (la CFE-CGC/UNSA était représenté par Jean-Michel Camin et Thierry Meurgues).

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